Christopher Boone, adolescent de "quinze ans, trois mois et deux jours", est atteint du syndrôme d' Asperger , une forme d'autisme. Il est doué en maths et adore Sherlock Holmes. D'ailleurs, le titre du roman vient d'une remarque faite par le détective dans une des nouvelles (Silver Blaze)... Christopher aime tout prévoir. Il n'aime pas les surprises.
Une nuit, il découvre Wellington, le chien de la voisine, mort dans le jardin. Il semblerait qu'il ait été assassiné à l'aide d'une fourche. Comme la police ne cherche pas le coupable et malgré l'interdiction de son père avec qui il vit, Christopher décide de se lancer à sa recherche : il va mener l'enquête. Mais il ne s'est jamais aventuré seul plus loin que le bout de sa rue...
Un livre, une histoire et un personnage attachants. Son esprit carré et ultra logique nous ouvre parfois les yeux sur nos "complexités" quotidiennes. Il nous fait également sourire par la tendresse et la vérité de ses propos. Cette oeuvre déclenche toutes sortes de sentiments mais aucunement celui de la pitié. Juste une envie de mieux écouter, de mieux regarder la différence.
Le fait que Christopher soit le narrateur accentue le sentiment de proximité. Le style correspond à sa façon de penser, de parler. Le lecteur va ainsi rapidement se sentir proche de lui : nous sommes dans sa tête, dans sa bulle, dans son univers.
On m'a prêté ce roman car je côtoie tous les jours un jeune adolescent atteint de ce syndrôme et cela m'a permis de mieux comprendre ce qui peut bien se passer dans sa tête, la manière dont il peut aborder les événements d'une journée. Bien des choses peuvent nous paraître simples et anodines. Mais ces choses-là sont pour lui sources de bien des problèmes, des angoisses ou bien d'amusement...
Il est enfin évident qu"il ne faut pas s'attendre à un roman policer, à un suspens décapant même si l'intrigue est toutefois prenante. Mais elle n'est pas l'essentiel. L'important est de suivre ce personnage dans son univers, dans sa vie à présent bousculée. Le lecteur l'accompagne en espérant qu'il retrouve son équilibre bouleversé.
Ce livre m'a touché. Peut-être parce qu'il m'a éclairé sur le jeune que je côtoie ? M'aurait-il fait le même effet si j'avais été plus détachée ? Je ne sais pas, je pense que oui... A vous de voir si vous serez touchés en apprenant à connaître Christopher...
Voici un petit extrait... Ne vous étonnez pas si le livre commence par le chapitre 2...c'est normal est tout est expliqué ensuite par la logique implacable de Christopher :
"2.
Il était 0h07. Le chien était alllongé dans l'herbe au milieu de la pelouse, devant chez Mme Shears. Il avait les yeux fermés. On aurait dit qu'il courait couché sur le flanc, comme font les chiens quand ils rêvent qu'ils poursuivent un chat. Mais le chien ne courait pas. Il ne dormait pas non plus. Il était mort. Il avait une fourche plantée dans le ventre. Les dents avaient dûes le traverser de part en part et s'enfoncer dans le sol, parce qu'elle n'était pas tombée. je me suis dit que le chien avait sans doute été tué avec la fourche, parce que je ne voyais pas d'autres blessures. Et je ne pense pas que quelqu'un irait plkanter une fourche dans un chien qui serait mort d'autre chose, d'un cancer par exemple, ou d'un accident de la route. Mais je ne pouvais pas en être certain."
Voitures rouges ? jaunes ?
Il faut lire le livre ...
